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Angelo Boté : Le cordonnier made in Côte d’Ivoire

L’histoire de la chaussure en Côte d’Ivoire a longtemps été écrite par les grands cordonniers européens et par des immigrés ghanéens, sénégalais et nigérians. Mais de jeunes Ivoiriens sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce secteur. C’est le cas d’Angelo Boté, qui est résolument engagé à donner à la cordonnerie ivoirienne ses lettres de noblesse.

La cordonnerie en Côte d’Ivoire est encore dominé par les étrangers (européen, américain, sénégalais, ghanéen…). Mais les Ivoiriens ont compris que c’est un secteur dans lequel il y a de la matière en termes de business. Angelo Boté, 38 ans, marié et père de trois enfants, l’a très vite compris et fait aujourd’hui figure de pionnier de la cordonnerie artisanale de luxe. Il a fondé en 2014 « La Maison Angelo Boté », une entreprise de production de chaussures qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 200 millions de francs CFA. Pourtant, rien ne le prédestinait à une telle réussite.

Y croire Son premier véritable contact avec la chaussure, Angelo Boté l’a eu en classe de seconde, en 1995, le jour de la rentrée au collège Notre-Dame d’Afrique de Biétry, à Marcory. Cet enfant de parents modestes portait des sandales quand les autres, de familles aisées, arboraient fièrement les dernières paires de baskets à la mode. Ce fut un choc dont il se souvient encore. En 2003, après l’obtention de son BTS en gestion commerciale, il souhaite s’inscrire en troisième année d’études mais doit y renoncer faute de moyens. Il enchaîne les petits boulots. La même année, un ami sollicite son aide pour écouler des paires de ballerines. Il publie les images des souliers sur son profil Facebook et parvient à écouler toute la marchandise très vite. Utilisant les réseaux sociaux à son avantage, il commence en 2013 à revendre les sandales d’un cordonnier rencontré à Marcory qui lui a tout appris. Dans le même temps, il s’exerce à confectionner des mocassins auprès d’un autre. En 2014, il commence à fabriquer ses propres chaussures. Sa vision est de positionner la Côte d’Ivoire comme une destination incontournable de la maroquinerie de luxe.

Anthony NIAMKE